A quel projet avez-vous collaboré durant votre mission terrain ? quel était votre rôle exact ?
J’ai collaboré aux activités de l’association Aromathérapie Sans Frontières à Madagascar, dans la ville d’Antsirabe. Mon rôle était celui de coordinateur/acteur des différents projets menés par les acteurs locaux de l’association. Une première activité était orientée vers les soins de santé primaire aux enfants et familles sans abris de la ville en collaboration avec l’association Grandir à Antsirabe, au cours de maraude.
Un second volet était destiné à l’aménagement d’un jardin partagé au sein d’une école primaire avec pour objectif de développer un programme de sensibilisation et d’éducation en santé environnementale. Un plan d’action a été élaboré en concertation avec les membres de l’association, le corps enseignant et les associations de parents d’élèves. Le jardin a été aménagé et des arbres fruitiers ont été planté par les élèves au sein de la cour de l’école. Les arbres n’ont pas encore donné de fruits mais ils poussent, sont arrosés par les enfants et commencent à apporter un peu d’ombre.
En quoi la formation DU SIAH vous a-t-elle aidé à aborder et mettre en œuvre votre mission terrain ?
Les enseignements, les témoignages et les thématiques abordées au cours de la formation ont permis d’avoir un aperçu global des enjeux en solidarité internationale. Etant sur le terrain avant la formation, j’avais beaucoup de questions, de points à éclaircir et de compétences à renforcer, notamment en gestion de projet. Je manquais aussi d’outils pour mener des actions de sensibilisation communautaire et d’éducation à la santé auprès d’un public jeune. Le contenu des programmes a répondu à ces attentes avec une vision plus claire des étapes en gestion de projet, surtout pour formuler des objectifs précis, concrets et durables. Les échanges avec des acteurs d’expérience d’ONG renommées fut source d’enrichissement pour percevoir les qualités inhérentes pour s’impliquer dans de tel projet, tel la persévérance, un esprit ouvert à la culture et à la diversité humaine, la prise en compte des spécificités du contexte local, l’esprit d’initiative, la prise de risque et l’espérance en un monde plus juste.
Qu’est-ce que cette mission vous a apporté ?
Cette mission m’a permis de mobiliser sur le terrain les connaissances apprises. J’ai pu établir des programmes et des rétroplanning pour mener à terme des activités. Cette mission m’a montrée qu’il est important d’établir un plan d’action en amont des activités, avec des objectifs bien définis. Même si le temps de recul est insuffisant, un aspect de cette expérience fut aussi de constater que des résultats avec des impacts positifs pour les populations et la structure d’accueil peuvent être atteint avec des moyens financiers et humain modeste. Un groupe volontaire réunit autour d’objectifs communs peut opérer un changement à petite échelle.
Etant à Madagascar, la confrontation à des réalités difficiles (pauvreté économique, carence des infrastructures, enjeux environnementaux…) permet de prendre du recul et de réfléchir sur nos modes de vie et sur les priorités du quotidien. Après de telles expériences on réfléchit plus avant de faire un choix ou de prendre une décision, cette chose est-elle vraiment nécessaire ? Quelles conséquences peut-elle entrainer, pour moi, les autres, la planète ? L’on relativise plus facilement sur la nécessité d’une vie simple.
Si vous aviez déjà participé à des actions en santé humanitaire avant le DU SIAH, qu’avez-vous changé dans la mise en œuvre concrète de vos actions ?
Mener un projet de développement et de solidarité est un travail exigent et qui nécessite des compétences variées. Le projet doit être en amont pensé en prenant en compte de nombreux paramètres, contexte politique, géographique, culturel, problématiques identifiées comme prioritaires. Le temps consacré à l’échange, au partage d’expérience, au contexte global, au repérage des initiatives déjà existantes est primordial pour limiter les risques d’échec. Notre perception des problématiques en arrivant sur le terrain peut être différente de celle des populations locales. L’approche transversale, en partant du socle et en se basant sur les savoirs et savoirs faire locaux facilite la mise en œuvre d’un projet que les populations locales peuvent s’approprier. Les actions proposées doivent avant tout reposer sur une technologie simple, locale, au coût économique faible et valorisant l’économie locale. Une technique sophistiquée et importer peut comprendre des aspects préjudiciables en terme de coût et de pérennité. Enfin, il semble important que chaque étape du projet soit conçu en partenariat et en collaboration avec tous les parties impliqués et concernés par le projet. Cela permet d’instaurer une relation de confiance et de renforcer les liens à chaque étape du projet.
Que faites-vous actuellement ?
Actuellement je suis en contrat avec France Volontaire pour une mission aux Comores avec la Croix Rouge française. Mon rôle est celui d’assistant du chef de projet dans un programme de renforcement du système de santé et des capacités des ressources humaines locales. Les missions de terrain sont orientées sur un appui formatif auprès des soignants dans des domaines identifiés comme prioritaires : gestion des déchets d’activités liés aux soins, hygiène hospitalière (dilution eau de javel, soins techniques…) et gestion en pharmacie. Mon rôle intervient aussi en appui avec les coordinateurs régionaux positionnés dans les différents îles et comprenant des actions de santé communautaire.